Interpréter des états financiers 

par / Ron Coleman

Ron Coleman
Ron Coleman

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Introduction

À quoi bon un outil dont on ne sait pas se servir de façon appropriée ? À quoi bon des états financiers qu’on ne sait pas interpréter ?  Dans l’article précédent, nous avons examiné la structure des états financiers.  Il faut maintenant les interpréter.

Bilan et état des résultats

Ce qui compte, c’est de savoir ce que l’on cherche – tâche très simple s’il en est. Quatre résultats seulement sont nécessaires quand on veut garder la situation bien en mains.

  1. Liquidité
    Valeur qui détermine si vous pouvez payer vos factures à temps.
  2. Niveau d’endettement / solvabilité
    Valeur qui établit le niveau d’endettement et qui confirme si ce niveau est sain.
  3. Activité
    Valeur qui indique le degré d’activité de l’entreprise dans la gestion de ses ressources.
  4. Rentabilité
    L’objet de toute entreprise commerciale, c’est d’être rentable.

Coefficients de liquidité, degré d’activité et niveaux d’endettement sont des valeurs constantes indépendamment du type d’entreprise, l’exception étant l’entreprise de tôlerie pour laquelle les immobilisations sont considérables.

Les taux de rentabilité, sauf à l’égard du bénéfice d’exploitation net, varient selon le corps de métier, le type des travaux effectués et la taille de l’entreprise. 

Les chiffres cibles cités plus bas correspondent au minimum recommandé habituellement par les institutions financières et les sociétés de cautionnement.

Ratios de liquidité

Ratio de liquidité générale (ratio cible >1,5 : 1,0)

Formule :Actif à court terme / Passif à court terme=Ratio de liquidité générale

Le ratio de liquidité générale est employé pour déterminer le nombre de fois que le passif à court terme peut être payé avec l’actif à court terme.  Il suffit pour cela de faire le quotient de l’actif à court terme par le passif à court terme. 

Le ratio de liquidité générale de 1,5 : 1,0 est considéré comme la norme minimale. Vous devez disposer d’au moins 50 % de plus d’actifs circulants que de passif à court terme.  Si le ratio est inférieur à 1,5 : 1,0, l’entrepreneur risque d’avoir des difficultés à respecter ses obligations courantes.  L’entreprise dont le ratio de liquidité générale est supérieur à 1,5 : 1,0 est en bonne posture financière.  Si le ratio de liquidité générale dépasse 2,5 : 1,0, l’entreprise peut être surcapitalisée.  En pareil cas, il y a lieu d’investir ailleurs les actifs excédentaires.

Le ratio de liquidité générale ne tient pas compte de la liquidité des éléments de l’actif à court terme.  L’entrepreneur dont l’actif à court terme consiste essentiellement en de l’encaisse et des comptes débiteurs est réputé disposer de davantage de liquidités que l’entrepreneur dont l’actif à court terme se compose d’une partie importante d’éléments d’inventaire. Le ratio de liquidité relative viendra préciser ce qu’il en est de la question des liquidités.

Ratio de liquidité relative (ratio cible > 1,0 :1,0)

Formule :Encaisse + comptes débiteurs Passif à court terme=Ratio de liquidité relative

Le ratio de liquidité relative établit la capacité d’une entreprise de respecter ses obligations à court terme au moyen de l’encaisse et des comptes débiteurs sans avoir à convertir des éléments d’inventaire ou d’autres actifs en liquidités. Il s’agit du quotient de l’actif disponible (encaisse et comptes débiteurs) par le passif à court terme. 

La valeur cible minimale du ratio est de 1,0 : 1,0.  Si la valeur est inférieure à 1,0 : 1,0, il est probable que l’entreprise ne pourra pas respecter ses obligations à court terme.  Et les entreprises dont les niveaux d’inventaire sont inférieurs sont plus faciles à vendre. 

Ratios de levier financier

Emprunts / capitaux propres ou passif total sur valeur nette (ratio cible < 2,0 :1,0)

Formule :Total du passif / Valeur nette=Ratio de levier financier

Il est essentiel de faire le rapport entre le niveau d’endettement et l’avoir des propriétaires. Pouvez-vous emprunter davantage ou avez-vous déjà trop de dettes ?  Le rapport entre le total du passif sur la valeur nette est aussi appelé ratio de levier financier ; il suffit de faire le quotient du total du passif par la valeur nette. Le ratio maximum acceptable entre l’endettement et les capitaux propres pour les entrepreneurs est de 2,0 : 1,0.  En d’autres mots, les créditeurs ne devraient pas posséder en investissements plus de deux fois ce que possèdent les actionnaires. Certaines institutions financières approuvent un ratio supérieur d’endettement si les antécédents de l’entreprise sont bons.

Ratios d’activité

Le seul ratio d’activité que je vais examiner concerne la rotation du fonds du roulement. La chronologie des compteurs débiteurs et créditeurs est trompeuse en raison des creux et des sommets de l’activité des ventes.  Procédez à l’analyse chronologique de votre grand livre pour surveiller l’activité correctement. 

Rotation du fonds de roulement (cible : de 8 à 12 fois pour un exercice financier)

Formule :Ventes / Fonds de roulement=Rotation du fonds de roulement

Le fonds de roulement correspond à l’excédent de l’actif à court terme sur le passif à court terme, ou actif net à court terme.  Pour les entrepreneurs, le ratio de rotation doit équivaloir au nombre de fois – idéalement de huit à douze – que le fonds de roulement est compris dans le chiffres d’affaires pour un exercice financier donné.   En effet, le fonds de roulement aura une incidence importante sur le niveau et le taux de restitution des retenues de garantie. Les entreprises de service et de rénovation qui n’ont pas ou qui ont peu de retenues de garantie exigent moins de fonds de roulement que les entreprises commerciales et industrielles qui mènent de grands chantiers et qui, par conséquent, doivent afficher un coefficient supérieur de rotation du fonds de roulement.

Ratios de rentabilité

L’état des résultats comprend plusieurs ratios de rentabilité et nous allons examiner les principaux.

Volume des ventes au seuil de rentabilité

Le seuil de rentabilité dépend de deux facteurs : le pourcentage de bénéfice brut et la valeur des coûts indirects.

Divisez les coûts indirects par le pourcentage de bénéfice brut, et multipliez par 100.

Formule :Coûts indirects $ / Bénéfice brut %X100=Volume des ventes au seuil de rentabilité

Bénéfice net par rapport aux ventes (ratio cible > 5 %)

Formule :(Bénéfice net / Ventes)X100=Bénéfice net sur ventes

C’est le seul ratio de rentabilité qui soit constant.  Visez un bénéfice minimal de 5 % sur les ventes avant impôt. Les entrepreneurs dans la tranche des 25 % supérieurs maintiennent un taux de rentabilité de plus de 10 % avant impôt, et pour certains, c’est un taux moyen de 20 %.

Rendement du capital investi (ratio cible > 20 %)

Formule :(Bénéfice net / Avoir des propriétaires)X100=Rendement du capital investi

Le rendement du capital investi constitue le résultat net. Votre entreprise a une valeur marchande donnée.  Si vous investissiez l’argent ailleurs, quel en serait le rendement ?  Les entreprises de construction sont associées à un risque relativement élevé, et devraient donc produire un rendement élevé sur le capital investi. Nous recommandons un taux de rendement annuel minimal de 20 % pour chaque année.

Analyse chronologique

Deux méthodes existent pour l’analyse chronologique : analyse des tendances et analyse comparative.

L’analyse de tendances examine vos résultats de la période courante par rapport à ceux de périodes précédentes et relève les progrès éventuels ainsi que les dangers possibles. 

L’analyse comparative situe vos chiffres et ratios par rapport aux normes de l’industrie ; ce sont les cibles présentées dans le présent article.

Nous avons examiné les principaux ratios financiers.  Si vous constatez une déviation, discutez-en avec vos comptables.

Calculez vos ratios et je me ferai un plaisir de les revoir avec vous gracieusement. Veuillez communiquer avec moi à l’adresse ronald@ronaldcoleman.ca.▪