par / Ron Coleman
Quelles mesures de cybersécurité votre entreprise a-t-elle mises en place ?
Nous sommes nombreux à tout à la fois aimer et détester la technologie. Le téléphone n’est plus un simple téléphone. C’est un outil de communication puissant de la vie professionnelle et personnelle. Nous savons aussi que la technologie est de plus en plus performante et que nous devons constamment rester à l’affût de ses évolutions pour pouvoir diriger nos entreprises de façon efficace.
Le gouvernement fédéral, sachant à quel point les technologies numériques sont importantes pour les petites et moyennes entreprises, a lancé son Programme canadien d’adoption du numérique (PCAN). Il prévoit ainsi fournir quatre milliards de dollars sur quatre ans en subventions et 1,4 milliard de dollars en prêts de la Banque de développement du Canada (BDC). Ces fonds aideront les petites et moyennes entreprises à tirer le plein potentiel des fonctions de commerce électronique, à améliorer ou à adopter des technologies numériques, et à numériser leurs opérations.
Empreinte numérique
Dans le cadre du volet de développement des activités commerciales en ligne, des micro-subventions d’un montant maximal de 2 400 $ et de jeunes conseillers numériques viennent aider les petites entreprises à monter leurs vitrines numériques et à améliorer leurs activités commerciales en ligne. Le volet d’amélioration des technologies de l’entreprise prévoit des subventions qui correspondent à 90 % des coûts – jusqu’à concurrence de 15 000 $ – ainsi que des services d’experts-conseils, des prêts sans intérêt de la BDC et des stages pour étudiants. Pour être admissible, il faut d’abord répondre à quelques questions élémentaires. Quel que soit le volet envisagé, il faut que l’entreprise ait au moins un employé. Dans le cadre du volet d’amélioration des technologies, l’entreprise doit afficher un revenu minimal de 500 000 $ pour l’une des trois dernières années et remplir un questionnaire d’évaluation des besoins en matière de numérique. Le demandeur doit être propriétaire ou directeur d’entreprise.
Sécuriser ses systèmes numériques
Avant d’examiner la question des médias sociaux, vérifions quelques autres éléments de financement que le PCAN peut procurer. La cybersécurité est le sujet de l’heure. En effet, nous devons protéger nos systèmes critiques et l’information sensible contre les attaques numériques. Imaginez seulement la catastrophe si vous ne pouviez pas avoir accès à vos ordinateurs. Votre entreprise serait alors paralysée et pourrait bien ne jamais s’en remettre. Je recommanderais en premier lieu d’employer les crédits du programme pour renforcer vos mesures de cybersécurité.
En outre, la réalité augmentée (RA), qui en est encore à ses balbutiements mais qui vaut la peine qu’on s’y intéresse, présente de formidables possibilités de croissance pour les entreprises. La RA fait appel au monde réel tandis que la réalité virtuelle (RV) est entièrement virtuelle. Les utilisateurs de RA peuvent contrôler leur présence dans le monde réel, tandis que les utilisateurs de RV sont contrôlés par le système. La RV exige un casque, mais la RA est accessible au moyen d’un téléphone intelligent. D’après Procore, la RA devrait avoir des répercussions dans le monde de la construction au cours des années à venir, et ce dans cinq grands secteurs d’activité.
Tout d’abord, en formation en sécurité. La réalité augmentée permet de simuler des outils, des équipements et des mises en situation associées à la formation en sécurité, et procure aux apprenants un environnement sûr où personne ne risque de se blesser. Les apprenants peuvent ainsi tirer des leçons de leurs erreurs, en toute sécurité. Les programmes sont abondamment détaillés de telle manière que les aptitudes ainsi acquises s’appliquent telles quelles dans le monde réel. Les frais associés à ce nouveau type de formation sont considérablement moins élevés que les méthodes actuelles.
Ensuite, dans le domaine de l’information de projet en temps réel. Grâce à la RA, les travailleurs sur le terrain peuvent déambuler dans un chantier en tout temps et vérifier de quoi il aura l’air une fois les travaux achevés. Avec cette technologie, l’espace vide d’un étage prend vie avec l’emplacement, le style et la taille des fenêtres et des portes, des tuyaux et des systèmes de CVCA. Au moyen d’un casque de RA, le travailleur peut voir les détails comme s’il se trouvait juste à côté. Il peut comparer ce qu’il voit par rapport au plan et s’assurer que tout est conforme. La RA peut réduire grandement les heures passées à corriger les erreurs mineures, par exemple de mauvaises plaques de prises, ainsi que les erreurs plus importantes concernant par exemple l’emplacement d’une fenêtre ou d’une porte.
En troisième lieu, pour la collaboration des équipes. Grâce à la réalité augmentée, les travailleurs hors site peuvent inspecter un chantier comme s’ils s’y trouvaient en personne. Il est ainsi possible de travailler en équipe en temps réel pour résoudre les difficultés et corriger les erreurs sans avoir à attendre la présence en personne de tel entrepreneur ou de tel décisionnaire. La RA permet aussi aux travailleurs de prendre des photos ou de faire des vidéos des cas problèmes, les équipes hors site pouvant alors visionner le tout et présenter leurs idées.
Revues de projet virtuelles
Quatrièmement, dans la planification de projet, que la technologie facilite et simplifie. Les propriétaires, ingénieurs et autres responsables de chantier peuvent, grâce à la RA, exécuter des revues de projet virtuelles des immeubles en construction et visualiser les modifications de conception sans avoir d’incidence sur les travaux. En visualisant l’effet des modifications sur le chantier en temps réel, on peut déceler les erreurs rapidement et s’assurer que tous les responsables d’un chantier sont sur la même longueur d’onde.
Enfin, pour les modifications de projets. Au moyen d’un casque de RA muni de la fonction de superposition d’images numériques, les ingénieurs peuvent facilement modifier le plan des murs ou d’autres éléments et systèmes essentiels de la structure. La RA leur donne une vue d’ensemble de la façon dont ces systèmes s’intègrent les uns aux autres ; elle peut aussi révéler les incompatibilitlés ou les cas où une correction éventuelle pourrait créer un autre problème en aval. La mise à jour des changements acceptés se fait en temps réel, réduisant ainsi de beaucoup le risque que les travailleurs emploient une version antérieure des plans. Avec la RA, on peut éviter les lacunes qui vous crèvent un budget et on réduit les risques de devoir procéder à des corrections majeures après la mise en chantier.
Nous vous invitons à prendre de l’avance et à examiner ces technologies. Soyez proactif. Vérifiez HoloLens de Microsoft pour en étudier les possibilités pour notre secteur.
La cybersécurité et la RA sont deux grands domaines d’activité que le PCAN pourrait éventuellement subventionner pour votre entreprise. Dans la partie 2 du présent article, nous porterons notre attention sur les médias sociaux. Ceux-ci jouent un rôle critique dans votre succès ; en effet, selon certaines études, 74 % des consommateurs font appel aux médias sociaux avant de décider quel produit ou service ils se procureront. Le PCAN est l’occasion idéale pour vous de monter ou d’améliorer vos programmes de médias sociaux et de régler d’autres enjeux importants liés à la technologie. Les procédés qui s’y rattachent exigent un savoir-faire et des travaux de maintenance constants. Dans cette deuxième partie, nous nous attacherons donc aux plateformes de médias sociaux disponibles, à leurs points faibles et à leurs points forts, ainsi qu’à d’autres éléments à considérer le cas échéant. ▪
Ron Coleman est comptable, expert-conseil en gestion, auteur et éducateur, établi à Vancouver ; il se spécialise dans le domaine de la construction. Vous pouvez communiquer avec lui par courriel à l’adresse ronald@ronaldcoleman.ca.