par / Natalie Bruckner
Il se trouve au centre-ville de Vancouver, au 400 West Georgia plus précisément, un nouvel immeuble de bureaux, réalisé par Westbank, qui vise une certification LEED platine.
Cet immeuble est, sur le plan architectural, particulièrement frappant. Le cabinet Merrick Architecture s’est inspiré, pour cette tour en forme de cubes, d’un modèle de lampe japonaise Noguchi. L’immeuble consiste en un noyau circulaire en béton avec poutres porteuses en acier et platelage en tôle, qui forme une roue dont les dents sont des boîtes.
Cependant, ce n’est pas seulement l’extérieur de l’immeuble qui sort des sentiers battus. L’intérieur comporte des innovations en matière de systèmes, de gestion de l’information et de technologie de l’information destinées non seulement à diminuer l’empreinte de l’édifice, mais aussi à soutenir le secteur technologique croissant de Vancouver. C’est là que Jesse Magee, président de Sprint Installations Ltd., et son équipe travaillent à l’isolation des conduits.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, lorsqu’on évoque avez lui la complexité de ce projet, Jesse Magee répond : « Celui-là n’est pas vraiment compliqué pour nous. Ce sont ordinairement les petits projets qui posent les plus grands défis. »
Le portefeuille des projets exécutés par Sprint Installations explique pourquoi Jesse ne se laisse pas démonter par les travaux de cette taille et de cette complexité. En effet, l’entreprise a acquis au fil des ans une vaste gamme de compétences qui lui permettent de s’attaquer à toute tâche qui lui est confiée — parmi les projets réalisés, mentionnons le Cascades Casino à Delta et The Post au 349 West Georgia, reconnu comme le plus grand projet de revitalisation patrimoniale jamais entrepris au Canada. Pour ce dernier, Sprint Installations a été chargé de l’isolation mécanique de tout l’immeuble de base aux étages inférieurs.
Comme la plupart des entreprises familiales qui ont survécu aux récessions, aux difficultés de recrutement, à l’évolution du secteur technologique et à la crise de COVID, la firme Sprint Installations s’en est sortie encore plus forte. « Je sais que mon père est fier de ce que nous avons accompli en relativement peu de temps », explique Jesse.
Sprint Installations a ouvert ses portes en 1994 à Langley (Colombie-Britannique) sous la gouverne de Pat Magee. Cette entreprise est éventuellement déménagée à Surrey, où elle se trouve encore aujourd’hui. Jesse, le fils de Pat, a commencé à s’y intéresser à un jeune âge. « J’avais probablement environ 12 ans ! Plus jeune que je ne l’aurais dû », dit Jesse en riant. Cependant, ce n’est pas tant le côté isolation mécanique que la composante affaires qui a d’abord suscité son intérêt.
« J’ai obtenu mon diplôme d’études secondaires à Edmonton en 2006 et suis déménagé en Colombie-Britannique pour aller à l’école des hautes études commerciales de l’université Simon-Fraser, précise Jesse. Mon intention était d’obtenir un diplôme en administration des affaires, puis de prendre la compagnie en charge quand mon père voudrait prendre sa retraite. Après avoir obtenu mon diplôme, j’ai donné un coup de main au bureau pendant un an et appris les ficelles de l’entreprise, tandis que mon frère, Riley, faisait son apprentissage de compagnon. »
Fort de sa vaste expérience sur le terrain et grâce à son diplôme de commerce, Jesse Magee a pu mettre en œuvre des systèmes et des stratégies qui ont amélioré la machine de sorte que tous les rouages tournent dans le même sens.
Les innovations et la technologie ont été essentielles au récent succès de l’entreprise. « Mon père avait l’habitude de faire tous les avant-métrés à la main à l’aide de plans et d’un outil d’estimation, ce qui était évidemment fastidieux et long, dit-il. Maintenant, nous utilisons le logiciel On-Screen Takeoff, qui nécessite seulement un PDF et permet de cliquer-glisser aisément pour exécuter un avant-métré. C’est un véritable progrès. Je peux probablement préparer des estimations de prix trois fois plus rapidement que mon père à l’époque. »
Bien que le recrutement soit constamment mentionné comme le principal défi du secteur, Jesse indique que son entreprise a raffiné ses façons de procéder et réussit maintenant à trouver des personnes qualifiées. « Par le passé, nous avons commis l’erreur de recruter des gens dans des sites gratuits tels que Craigslist, qui ne se présentaient pas pour leur premier jour de travail. Nous avons d’excellents résultats avec Indeed et nous pouvons maintenant lire des CV pour trouver des gens dont les vues s’accordent avec les nôtres. Si la plus longue période d’emploi d’une personne est de trois mois, c’est, de toute évidence, un signal d’alarme. »
Depuis que l’entreprise est sous le contrôle de Jesse Magee, elle est passée de deux à dix personnes et deux autres sont censées s’y joindre plus tard cet été. Jesse est fier d’être actif dans le secteur à cause des gens qui y travaillent — et aussi parce que c’est « une industrie verte axée sur la réduction du coût énergétique et l’accroissement de l’efficacité ».
Quand on l’interroge sur la leçon la plus importante qu’il a tirée de son temps dans le secteur, Jesse répond : « Ne pas diriger avec ses émotions en affaires. Lorsque j’étais plus jeune, j’étais contrarié s’il arrivait quelque chose et je réagissais trop vite. Par exemple, une fois, on nous avait promis un travail et on nous l’a retiré à la dernière minute. J’ai appelé la personne en question et lui ai exprimé ma déception. J’ai coupé ce pont pour quelques années ! Heureusement, nous avons recommencé à travailler ensemble. Cela m’a enseigné l’importance de prendre du recul, si quelque chose nous déplaît, afin de nous calmer, parce que, malgré tous nos efforts, notre ton et notre énergie passeront toujours au téléphone ou dans un courriel. Ce qu’une nuit de sommeil peut faire pour nous apaiser est étonnant. »
Concernant l’avenir, Jesse et son équipe ont un énorme carnet de commandes, ce qui est révélateur de la qualité de leur travail et de leur réputation. « Je suis tout simplement emballé à l’idée de développer l’entreprise, de faire de nouvelles connaissances et de voir ce que l’industrie nous réserve », conclut Jesse. ▪