by / Natalie Bruckner
Le secteur de l’isolation des systèmes mécaniques est le secret le mieux gardé du monde de l’efficacité énergétique. « Les matériaux isolants figurent parmi les quelques produits de transformation industrielle à procurer plus d’économies d’énergie pendant leur vie utile que ce qu’il en a coûté pour les fabriquer, affirme Katie McFadden, ontarienne d’origine et directrice de la croissance de la demande et spécialiste des applications chez Armacell Canada. Voilà quelque chose dont être vraiment fier et qu’il faudrait mieux faire connaître. »
Les chiffres le confirment : sur une vie utile de vingt ans, les systèmes d’isolation mécanique font réaliser des économies d’énergie équivalant à entre 140 et 500 fois ce qu’il en a coûté pour les fabriquer. En effet, Armacel, société pour laquelle Mme McFadden travaille, a constaté en exécutant une analyse du cycle de vie des produits ArmaFlex qu’ils procuraient des économies d’énergie 140 fois supérieures à ce qu’ils en avaient coûté pour leur production, leur transport et leur élimination. Quand même extraordinaire !
C’est là une des raisons qui expliquent pourquoi Mme McFadden a eu le coup de foudre pour le secteur et qu’elle s’est jointe au Conseil d’administration de l’ACIT à titre de représentante suppléante des fabricants. « C’est un véritable honneur d’avoir été sollicitée pour cette fonction, affirme Mme McFadden. J’ai rencontré des gens épatants au congrès de l’ACIT à Niagara et j’ai eu des conversations formidables. J’ai été vraiment impressionnée de voir les efforts investis pour l’organisation d’événements de ce genre et de constater à quel point ils sont populaires. Quand Joey Fabing, le président, m’a demandé de me joindre au Conseil d’administration, j’étais plus qu’heureuse d’accepter et de commencer à me familiariser avec son fonctionnement. J’espère contribuer à ses travaux à ma façon puisque je ne proviens pas du secteur en tant que tel, et partager des idées employées dans d’autres secteurs. Et le fait d’être une femme signifie sans doute aussi que mon point de vue pourrait être légèrement différent, n’est-ce pas ? »
Le parcours de Mme McFadden est des plus intéressant. Ses parents n’ont jamais travaillé dans le secteur, mais elle a développé très jeune un intérêt particulier pour les métiers alors qu’elle travaillait à temps partiel chez Beaver Lumber [Castor bricoleur au Québec], une chaîne de quincailleries.
« C’était mon premier emploi, explique-t-elle. Les matériaux de construction me passionnaient, mais on ne nous parlait pas vraiment des métiers à l’école. J’ai toujours pensé que j’allais devenir enseignante. » Mme McFadden, en fin de compte, a obtenu un baccalauréat en psychologie de l’université Trent. Ses études allaient lui servir grandement plus tard.
« J’ai quitté l’université et me suis retrouvée dans les ventes, comme mon père, dans le domaine de l’agro-alimentaire avant de passer chez un fabricant de matériaux de toitures. J’y ai rencontré des gens exceptionnels. Il arrive souvent, en effet, qu’on bifurque vers de nouveaux domaines d’activité. Une des personnes que j’avais ainsi rencontrées a commencé à travailler dans le secteur de l’isolation des systèmes mécaniques et m’a ensuite offert du travail. Mon rôle consistait à offrir des solutions clés en main au marché, c’est-à-dire à fournir aux propriétaires des systèmes complets et des entrepreneurs munis de meilleures garanties. Son offre avait vraiment piqué ma curiosité. »
Puis, à l’été de 2021, Mme McFadden a commencé à travailler pour Armacell, et a assumé les fonctions colossales de directrice de la croissance de la demande et de spécialiste des applications pour l’ensemble du Canada . . . et n’a jamais regretté sa décision.
« J’ai la chance d’avoir des journées très variées : travailler à des devis avec des ingénieurs, faire le suivi de chantiers et aider à répondre aux questions techniques, ou me déplacer partout au pays pour dispenser une formation pratique aux entrepreneurs qui installent de l’isolant élastomère. Je vois ce qu’ils font et rencontre ainsi des gens merveilleux qui sont motivés et qui veulent prendre le temps d’apprendre quelque chose de nouveau », raconte-t-elle.
Et c’est ici que ses études universitaires se sont avérées très utiles – en effet, elle a acquis la capacité de comprendre ses interlocuteurs et de saisir pourquoi ils font certains choix et pas d’autres. « Chaque jour, je me compte chanceuse d’avoir choisi ce domaine d’études ! Je crois sincèrement que les entreprises qui réussissent embauchent les gens pour leur personnalité ; car on peut toujours former les employés et leur faire acquérir les aptitudes exigées par le travail, mais on ne peut pas changer la nature profonde de qui ce que soit. La psychologie occupe une place importante dans toute entreprise », conclut Mme McFadden.
À la question de savoir si elle s’était étonnée de certains aspects du secteur quand elle a commencé, Mme McFadden répond : « J’ai été frappée par l’esprit de camaraderie qui y règne et par le souci d’améliorer le secteur. Les entreprises d’installation, les distributeurs et les fabricants sont très actifs au sein d’associations comme l’ACIT et travaillent à fond à la bonification de l’industrie. Dans ce domaine, on trouve des gens vrais ! »
Quant aux défis, Mme McFadden dit n’y voir que des potentialités et des occasions nouvelles. « D’après moi, la plus belle occasion, c’est de voir le secteur évoluer dans le sens de l’inclusivité. Les femmes comptent pour presque la moitié de la main-d’oeuvre au Canada, mais pour moins de dix pour cent dans les métiers. Étant donné les pénuries de main-d’oeuvre dans tous les secteurs, il me semble qu’il faut promouvoir les métiers en général. . . Notre secteur est incomparable et c’est un domaine professionnel idéal. »
Pour la suite, Mme McFadden est emballée à l’idée de voir le fruit des efforts déployés par le secteur en faveur de la durabilité et se réjouit à l’idée de continuer de rencontrer des personnes exceptionnelles et talentueuses. « Je suis éblouie par toutes celles que j’ai rencontrées. Le secteur est extraordinaire et ses associations font un travail remarquable pour le bien commun. Les obstacles pour débuter en calorifugeage sont moins nombreux et le domaine est l’occasion d’acquérir des compétences professionnelles qui dureront toute une vie ; il faut l’annoncer sur tous les toits et plus que jamais ! » ▪