par / Natalie Bruckner
Un bon sens de l’humour est peut-être une des clés de la réussite dont on parle le moins. En fait, selon le résultat d’une étude effectuée par Robert Half International, 84 % des gens croient que les personnes dotées d’un bon sens de l’humour font un meilleur travail. Si c’est le cas, ce n’est pas étonnant que Jason Blake, président de TQ Insulators en Colombie-Britannique, et son équipe aient autant de succès.
Quelle que soit la situation, M. Blake aborde tout de manière très positive. « Je me souviens d’avoir travaillé dans des conditions terribles, signale M. Blake en riant. Une fois, nous travaillions en dessous d’une remorque Atco qui aurait dû être surélevée de quatre pieds de plus qu’elle ne l’était. C’était au cœur de l’hiver et il faisait environ -38oC. Nous étions dans un vide sanitaire à peine assez grand pour contenir le conduit sur lequel nous devions travailler; il faisait noir comme chez le loup; le sol était fait de grosses roches de rivière; le ruban adhésif n’adhérait pas; un endroit qui… disons simplement que je n’y tiendrais plus maintenant. Malgré cela, nous avons eu du plaisir. Nous avions toujours du plaisir au travail. »
M. Blake n’avait jamais aspiré à diriger une entreprise d’isolation mécanique commerciale ouverte aux travailleurs non syndiqués. En fait, bien que l’isolation ait toujours fait partie de sa vie, son père ayant été un ouvrier qualifié pendant 35 ans, c’est pour un domaine très différent qu’il s’est d’abord enthousiasmé.
« Mon père m’a toujours poussé à faire des choses que j’aime et, à l’âge de 19 ans, ma passion était la musique, la radio et les concerts en direct », indique-t-il. Cela a débouché sur un emploi à la chaîne Radio 3 de la CBC comme reporter et créateur de contenu pour justconcert.com. Lorsque le gouvernement fédéral a réduit le financement de la CBC en 2003, M. Blake est retourné à Prince George pour prendre sa voiture parce qu’il avait besoin d’un véhicule pour un nouvel emploi qu’on lui avait offert.
« Je me souviens d’avoir été assis sur la galerie arrière avec ma mère et mon père ce jour-là, se rappelle-t-il. Nous parlions de l’entreprise familiale et du fait qu’un coup de main ferait l’affaire de mon père. C’était une magnifique journée d’été; de la fumée s’échappait du BBQ; la bière était bien fraîche. J’étais venu chercher ma voiture, mais je me suis retrouvé avec son camion. Je suis retourné à Vancouver, j’ai ramassé toutes mes affaires, puis je suis rentré à Prince George. Et on connaît la suite. »
Si la compagnie a d’abord été établie dans le nord de la Colombie-Britannique, M. Blake a éventuellement étendu son activité à l’île de Vancouver, où il vit maintenant avec Paula, son épouse, et Benjamin, son fils d’un an et demi.
« Nous devons notre succès aux employés qui forment le noyau de notre excellente équipe, déclare-t-il. Ce sont eux qui font réellement marcher la compagnie. Ils ne travaillent pas pour moi; c’est plutôt moi qui travaille pour eux. » C’est grâce à sa capacité d’écouter ses employés, de les traiter comme il voudrait être traité (un trait de personnalité qu’il dit avoir hérité de son père), qu’il y a un très faible roulement du personnel chez TQ Insulators. « Mon père est un homme bienveillant; il est le meilleur parmi les meilleurs, affirme-t-il. Il serait difficile de trouver quelqu’un qui ait du mal à dire de lui. J’essaie simplement d’agir comme je pense qu’il agirait. »
M. Blake ajoute qu’il est essentiel d’embaucher de bonnes personnes dotées d’une bonne attitude et qu’il reçoit beaucoup d’appels de compliments sur son équipe épatante. « On peut enseigner l’isolation à n’importe qui, mais la bienveillance ne s’enseigne pas. »
Quant aux projets qui mettent en valeur les compétences de TQ Insulators, ils sont nombreux, mais pour M. Blake, celui qui se démarque est le Cannabis Innovation Centre construit par Anandia Laboratories à Comox. « Les installations de culture du cannabis sont excellentes pour les calorifugeurs, fait observer M. Blake. Tous les bâtiments ont leur raison d’être. Certains sont des lieux où l’on apprend. D’autres sont des endroits où l’on vit. Les installations de culture du cannabis sont expressément construites pour abriter un système mécanique dont l’efficacité est essentielle. C’est un lieu où un système d’isolation impeccable brille réellement. »
Bien que M. Blake se passionne pour son industrie et son entreprise, il croit que son attitude positive découle aussi de l’importance qu’il attache à sa famille. Durant ses loisirs, il aime passer du temps avec ses « deux personnes favorites » — son épouse et son fils — et veille à faire au moins deux promenades à pied avec eux tous les jours, beau temps, mauvais temps; mais il admet que le travail n’est jamais très loin de ses pensées.
« Je travaille dans l’isolation depuis si longtemps qu’il est difficile de ne pas y penser tout le temps », fait-il observer. Il raconte qu’il regardait Die Hard avec sa femme l’autre soir. « Il y avait une scène de fusillade dans une sorte de salle mécanique, et je me suis tourné vers ma femme et lui ai dit : As-tu vu ça ? Mets en pause et reviens en arrière. Tu vois ça, là ? Ça, c’est du beau travail d’isolation. Regarde ce couvercle de soupape ! Splendide ! »
M. Blake cherche toujours plus de bonnes personnes, qui sont aussi des calorifugeurs qualifiés, pour sa famille de travailleurs. Après tout, c’est un excellent milieu de travail. ▪