par / Kevin Burns
Le superviseur soucieux des membres de son équipe se soucie aussi de leur sécurité. Une carte de compétence de 20 ans ou 20 ans d’expérience ne servent à rien à l’employé de première ligne qui devient superviseur. Ce n’est pas que ses années d’expérience ne lui seront plus utiles, mais il supervise dorénavant le travail de première ligne et ne l’exécute plus, et son nouveau poste exige des aptitudes tout à fait différentes.
Pour être efficace, le superviseur doit posséder des compétences en coaching, en communication, en relations humaines, en gestion et en leadership. C’est bien 80 % de la journée du superviseur qui passe effectivement en coaching, en communication, en gestion, en direction et en interactions avec son entourage.
Quand une entreprise fait passer un employé de première ligne à un poste de supervision, s’occupe-t-elle aussi de lui fournir ce qu’il lui faut pour réussir à son nouvel emploi ?
Questions à se poser dans le choix d’un superviseur
Avant de choisir un nouveau superviseur, posez-vous les questions suivantes :
- Avons-nous défini précisément les compétences à retrouver chez le candidat idéal ?
- Avons-nous expliqué clairement les compétences en question et nous en servirons-nous comme critères pour le choix du superviseur qui convient réellement, ou bien nous contenterons-nous simplement de choisir le plus ancien des employés ?
- Est-ce que le candidat envisagé a déjà fait la preuve de son leadership, de son esprit d’équipe, de son intégrité au travail et de bonnes aptitudes à la communication ?
- Sommes-nous prêts à aider nos actuels superviseurs à acquérir les compétences et les qualités personnelles nécessaires pour répondre à des normes supérieures ?
Il faut avoir mis toute la réflexion nécessaire pour choisir le superviseur qui convient le mieux. Comme le superviseur est le représentant de l’entreprise en première ligne, il doit faire appliquer les valeurs de l’entreprise.
Le superviseur de première ligne doit incarner les qualités, les compétences et l’image que l’entreprise veut projeter auprès de ses employés.
Nous avons dressé ci-après une description des cinq qualités ou compétences principales que doit posséder le superviseur idéal.
Respect
Si les autres employés ne respectent pas le candidat envisagé, une promotion au poste de superviseur ne viendra pas arranger les choses. Bien au contraire, cela risque d’envenimer la situation. Si le candidat a du mal à respecter les autres ou à se faire respecter des autres (collègues, représentants de l’entreprise), il ne constitue pas le bon choix.
Souci des autres
La qualité du nouveau superviseur ne correspond pas forcément à la qualité du travailleur qu’il était autrefois. La question est maintenant de savoir si, sous la direction du nouveau superviseur, les employés donneront un bon rendement au travail.
Comme je l’ai indiqué dans le cadre de mon programme sur la sécurité, les communications et le coaching destiné aux superviseurs, il ne s’agit pas pour le superviseur de devenir un héros. Son rôle consiste à être un guide. Les meilleurs superviseurs s’attachent à aider chaque membre de son équipe à s’améliorer constamment et à bien faire son travail en tout temps.
Le souci de la sécurité au travail
Quand on a le souci des autres, on se soucie forcément de leur sécurité. Et se soucier de leur sécurité, c’est prouver que l’on se soucie d’eux. Le superviseur qui croit fermement aux valeurs de la sécurité au travail saura facilement convaincre les autres du bien-fondé de ces valeurs.
Personne dans un organisme n’a plus d’influence sur le comportement des employés de première ligne que le superviseur de première ligne. Les employés imitent leurs superviseurs. C’est pourquoi les superviseurs doivent incarner les valeurs de la sécurité au travail.
Qualité du travail
On ne peut pas être fier de son travail si on ne porte pas une attention toute particulière à la qualité de ce travail. Quand bien faire son travail devient une habitude, on ne se contente plus de raccourcis. Pas besoin de reprendre quoi que ce soit puisque le travail a été bien fait du premier coup. Et si le résultat du travail est bon, c’est que la méthode de travail est aussi la bonne. De bonnes habitudes et méthodes de travail produisent du travail de qualité. Et qui dit qualité, dit fierté du travail bien fait. Et là où règnent la qualité et la fierté du travail bien fait, règne aussi la sécurité au travail.
Accessibilité
Quand un employé démissionne, c’est rarement à cause de l’entreprise ou de l’équipe de haute direction. Le plus souvent, c’est à cause de la difficulté de ses rapports avec le supérieur immédiat. Tout employé veut pouvoir avoir accès à son superviseur pour poser ses questions, proposer des suggestions et s’assurer que le superviseur l’appuiera lui et le reste de l’équipe. La direction et la section de la sécurité veulent aussi pouvoir s’adresser au superviseur sans contestation ni opposition inconsidérées. Le superviseur qui ne se laisse pas approcher ne sait pas diriger son équipe. Tout employé veut croire qu’il est apprécié et que son travail est important. Le superviseur accessible facilite tout cela.
Évitez cette erreur
La présente liste est loin d’être complète. Bien d’autres qualités, compétences et aptitudes interviennent dans le travail des équipes de première ligne. C’est à votre entreprise qu’il revient de déterminer les qualités personnelles, les aptitudes et compétences qu’elle recherche dans tous ses superviseurs.
Nouvel appel à l’action
Cela étant dit, posons maintenant une mise en garde. Quand vous établissez la liste des qualités, aptitudes et compétences que vous recherchez chez un superviseur, mettez-vous à la place des employés de première ligne, et non de la hiérarchie.
- Quels sont les qualités personnelles, les aptitudes et les compétences que les employés de première ligne souhaitent voir dans leurs superviseurs ?
- Qu’est-ce qui peut améliorer la qualité des rapports au quotidien entre les employés et le supérieur immédiat ?
Les employés satisfaits au travail développent un esprit de corps et font preuve de loyauté. Lorsque les employés ont le souci de leur milieu de travail, ils sont disposés à faire leur part et à le protéger. C’est ainsi qu’on obtient des résultats positifs en matière de sécurité au travail.
Comme toutes les initiatives, politiques, processus et procédures sont appliqués par l’intermédiaire du superviseur, y compris en matière de sécurité, ce dernier doit savoir incarner les valeurs de l’entreprise à cet égard. ▪