par Ron Coleman
Il existe de nombreux moyens efficaces de recruter et de maintenir ses effectifs en poste. Dans le cadre du présent article, que nous avons divisé en trois parties, nous allons examiner deux de ces moyens — les régimes d’avantages sociaux et les programmes de primes au rendement. Dans la première partie, nous allons nous pencher sur les régimes d’avantages sociaux et, dans les deux autres parties, nous étudierons les programmes de primes au rendement.
C’est à la direction de chaque entreprise qu’il revient d’établir pour ses employés le meilleur cadre de rémunération possible tout en restant concurrentielle. Recruter et maintenir en poste des employés performants coûte cher. Il est possible pour l’employeur de bonne réputation de réduire ces coûts. Mais si votre entreprise a la réputation d’être un mauvais employeur, ces coûts risquent d’augmenter.
Toutes les entreprises dont les employés sont syndiqués offrent des régimes d’avantages sociaux. Les entreprises dont les employés ne sont pas syndiqués peuvent proposer ces régimes par l’intermédiaire d’assureurs privés, d’associations professionnelles ou de chambres de commerce locales.
Nous nous faisons concurrence s’agissant de recrutement, car nous faisons appel au même groupe de candidats potentiels, et c’est pour cette raison que nous devons offrir un régime concurrentiel de rémunération et d’avantages sociaux. Si le salaire et les avantages ne sont pas assez intéressants, il ne sera pas possible d’attirer et de maintenir en poste vos employés ; si vous les payez trop, vous n’êtes plus concurrentiel et risquez de ne pas obtenir suffisamment de travail pour pouvoir les garder.
Vérifiez auprès de vos associations nationale et provinciale, et de votre chambre de commerce locale ce que vous pouvez obtenir comme renseignements à ce sujet. Vous pouvez aussi faire appel aux services d’un spécialiste en rémunération et avantages sociaux ; ainsi, vous serez en mesure de prendre une décision éclairée.
Les employés ne cherchent pas forcément tous le même type de régime de rémunération et d’avantages sociaux. En effet, il importe de bien comprendre ce que les employés souhaitent et ce que vous pouvez vous permettre de leur offrir. Demandez à vos concurrents ce qu’ils font à ce chapitre. Demandez à vos employés ce qu’ils obtenaient comme avantages sociaux chez d’autres employeurs.
Comme je suis en Colombie-Britannique, je connais bien le régime des avantages sociaux de la BCCA http://www.bccabenefits.ca/group-benefits.asp et celui de la ICBA https://www.icbabenefits.ca/.
Des organismes se spécialisent aussi dans l’offre de régimes d’avantages sociaux. Allez vérifier quelques sites Web pour vous mettre à la page. La Croix Bleue et la Great West, compagnie d’assurance-vie, ne sont que deux exemples d’assureurs qui proposent des contrats de protection partout au Canada. Citons ici quelques types d’avantages sociaux:
- Assurance-maladie complémentaire
- Régime de soins dentaires
- Assurance en cas de décès ou de mutilation par accident
- Invalidité de longue durée
- Assurance-vie
- Programme d’aide aux employés et à la famille
- Invalidité de courte durée
- Assurance médicale de voyage
- Assurance contre les maladies graves
Le coût de tout régime d’avantages sociaux doit être inclus dans le total des frais de main-d’oeuvre. L’employé doit par ailleurs se poser la question du choix à faire : avantages sociaux, davantage d’argent à garder dans ses poches ou un peu des deux. L’employeur doit pour sa part calculer ce qu’il lui faut offrir en avantages sociaux pour pouvoir recruter et maintenir en poste ses employés tout en tenant compte des coûts.
Si l’employé cotise au régime d’avantages sociaux, il lui est possible d’inscrire le montant des primes en déduction dans sa déclaration d’impôt sur le revenu. Cependant, je ne recommande pas d’inscrire en déduction les cotisations versées par les employés pour l’assurance-invalidité étant donné que toute prestation reçue deviendrait imposable. Si c’est l’entreprise qui paie les primes du régime d’avantages sociaux, il se peut qu’elle doive ajouter le montant correspondant au feuillet T4 à titre de prestation imposable. Les meilleurs régimes sont ceux pour lesquels l’employeur peut obtenir un dégrèvement fiscal et qui sont non imposables pour l’employé.
Les avantages sociaux universels, ce sont les programmes provinciaux de protection des accidentés du travail et d’assurance-maladie. En Ontario, le programme d’assurance-maladie est connu sous le nom d’Assurance-santé de l’Ontario. Pour la Colombie-Britannique, c’est le MSP – Medical Service Plan. Le Manitoba possède une Direction responsable de ce dossier. Des renseignements détaillés sur tous les programmes et protections des provinces se trouvent à la page https://www.sbis.ca/canadas-provincial-health-plans.html.
Seule la Colombie-Britannique facture des primes pour son régime de soins médicaux (MSP). Toutes les autres provinces et les territoires emploient des méthodes différentes pour financer leurs régimes, et notamment le prélèvement de charges sociales sur la paie. La Colombie-Britannique est en train d’éliminer progressivement les primes mensuelles et a commencé à instaurer à la place un prélèvement de charges sociales sur la paie.
Les entreprises sont libres d’offrir le régime d’avantages sociaux qu’elles souhaitent. Manifestement, si l’effectif de l’entreprise est syndiqué, ce sont les dispositions de la convention collective qui dictent ce régime.
Si vous envisagez d’instaurer un régime d’avantages sociaux, vous devez tenir compte des besoins de vos employés et voir ce qu’il en est du caractère obligatoire ou facultatif du régime en question. Dans certains cas, l’employé.e a déjà une protection par le régime du conjoint ou de la conjointe. Si vous décidez d’instaurer pareil régime, quelles en seront les répercussions sur les frais de main-d’oeuvre ? Votre entreprise absorbera-t-elle les frais supplémentaires ou réduira-t-elle le salaire des employés ? Sachez que si vous décidez d’établir un régime d’avantages sociaux, il sera ensuite difficile de faire marche arrière. Veillez à faire tout ce qu’il faut pour vous informer et sollicitez l’avis de professionnels sur la façon de procéder.
Vous pouvez aussi offrir un régime de retraite. Encore une fois, il s’agit là de frais de main-d’oeuvre, et l’avantage pour l’employé dans ce cas-ci, c’est la contribution de l’employeur… en plus de l’économie qu’on le force à réaliser. En effet, un régime de retraite pourrait bien intéresser les employés… qui ont tendance à ne pas épargner suffisamment pour la retraite et qui sont obligés de travailler plus longtemps que prévu. Souhaitez-vous vraiment travailler dans la construction jusque dans la soixantaine et même au-delà ?
Enfin, même s’il ne s’agit pas de programmes d’avantages sociaux à proprement parler, de nombreuses associations, dont l’AECMC et l’ICCCR, proposent des programmes qui peuvent intéresser leurs membres, par exemple des réductions du prix de l’essence et des prix spéciaux à l’acquisition d’un véhicule, ou encore des protections de compagnies d’assurance. Assurez-vous de vous prévaloir de tous les programmes que vous offre votre association. Et tant mieux si vous pouvez ainsi obtenir des réductions sur l’essence et au restaurant ou d’autres types de rabais sur vos dépenses personnelles.
Nous espérons que le présent article vous amènera à réfléchir aux solutions possibles et aux inconvénients éventuels, pour recruter et maintenir en poste vos employés. Ayez recours à un spécialiste en rémunération et avantages sociaux avant de vous lancer dans pareille entreprise. En parlant trop tôt d’avantages sociaux à vos employés, vous risquez de susciter des attentes qui ne sont pas réalistes et, ainsi, de les démotiver. Assurez-vous de bien adapter votre régime en fonction de vos besoins et de ceux de vos employés. Voici quelques facteurs importants à examiner d’entrée de jeu.
- Primes : Seront-elles payées par l’employeur, l’employé ou à frais partagés ?
- Quels avantages inclure : soins dentaires, soins de la vue, médicaments d’ordonnance, autres ?
- Franchise : Quelles sont les franchises à associer à chaque type de protection ?
- Plafond : Prévoyez-vous un plafond pour l’un ou l’autre, ou tous les types d’avantages ? (Par exemple, montant annuel maximal de 500 $ pour les soins de la vue)
- Co-assurance : Est-ce que le régime prévoit une protection en pourcentage des montants réclamés ? (80 % des frais de soins dentaires pourraient être remboursés)
- Quels avantages sociaux sont associés à une prestation imposable pour l’employé ?
- Quels avantages sociaux sont déductibles pour l’employeur ?
- Offrirez-vous une protection à tous les employés ? Temps plein, temps partiel, contractuels ?
- Le programme sera-t-il obligatoire ?
- L’employé sera-t-il en mesure de choisir le ou les régimes qu’il souh aite ?
Le défi pour toute entreprise consiste à absorber les coûts de tels régimes. Vos frais de main-d’oeuvre pourraient ainsi facilement augmenter de 15 %. Pouvez-vous vous le permettre ? Pouvez-vous refiler la facture à vos clients ? Devrez-vous réduire le salaire de base pour compenser ces frais supplémentaires ?
Nombreux sont les facteurs dont il faut tenir compte. Procédez donc avec circonspection. Dans la partie 2 de l’article, nous examinerons des incitatifs non monétaires et des programmes de primes au rendement pour recruter et maintenir en poste vos employés. ▪